Pour en finir avec toi, l’idiot… //////////////////////////////////////////

affiche easydesign in situ

Ce dont EasyDesign parle, est cette imitation insensée, d’une vie insensée. Une ritournelle ingénieuse à ne rien dire. Habile à tromper une heure l’ennui par le reflet du même ennui. Cette imitation qui est la critique du présent et le faux témoin de l’avenir, qui par beaucoup d’algorithmes et de grands calculs, ne fait que se consumer en amassant des images que le temps emporte.
Que faudrait-il prouver par des images ? Rien n’est jamais prouvé que par le mouvement réel qui dissout les conditions existantes. C’est à dire : l’organisation des rapports de production d’une époque et les formes de fausses consciences qui ont grandit sur cette base.
Les images existantes ne prouvent que les mensonges existants.
Les codes représentés sont des pierres dont est bâtit tout l’édifice. On y retrouve rien d’autre que les principes du graphisme, mais sur une scène plus spacieuse, et plus mobile, et dans des environnements plus directement sensibles.
Il n’est pas question de supprimer l’auteur, de l’automatiser comme on dit, dans une configuration ordonnée, qui jouerait le jeu de la compréhension réglée et de la participation. Non ! Toute expression artistique cohérente exprime déjà la cohérence du passé. Il convient de détruire la mémoire dans l’âme. De ruiner les conventions de sa communication. De démoraliser ses amateurs.
Quel travail !…
Car c’est une société et non une technique qui a fait le graphisme ainsi. EasyDesign aurait pu être examen historique, théorique, essai, mémoire. Il aurait pu être le travail que je fais en ce moment. C’est un travail qui se fige mais ne s’achève pas. Toutes les conclusions sont encore à tirer. Les calculs à refaire. Le problème continue d’être posé. Son énoncé se complique. Il faudra recourir à d’autres moyens !

Détourné de Guy Debord.